Cimetière



D’un cimetière à l’autre
Les anthropologues disent que l’une des premières caractéristiques de l’homme par rapport à l’animal: c’est qu’il enterre ses morts.
Les plus anciennes sépultures retrouvées datent de 100 000 ans et se situent au Proche-Orient.
Les égyptiens disaient que pour qu’une âme ne soit pas errante et ne vienne pas hanter les vivant, il fallait la fixer dans un tombeau.
Dans la Grèce Antique, la mort sans sépulture ne permettait pas la descente aux enfers, au pays des morts, le corps devait être incinéré ou inhumé.
Dans la Rome Antique, les riches étaient incinérés et les pauvres jetés dans une fosse commune à la périphérie de la ville: ce sont les premiers cimetières (cimietrium).
Avec le christianisme, les cimetières sont ramenés dans la ville, près de l’église.
La première trace du cimetière de Fenain date du XIIIe siècle.
A l’époque, Fenain compte 3 rues: rue d’EN Haut, rue des Oiseaux et la rue du Calvaire qui partent de la place. A 200 m dans les champs, se dresse la première église, au même emplacement que l’actuelle mais tournée dans l’autre sens et entourée des tombes du cimetière.
 Il y a déjà un fossoyeur « fossere«  qui sonne les cloches, s’occupe de la messe des funérailles et creuse le trou: l’inhumation se faisait en pleine terre, parfois dans un linceul mais très vite dans un cercueil constitué d’un assemblage de planches.
Aux  17ème et 18ème siècles, peu de changements, Fenain est encore un petit hameau et l’église est toujours au milieu des champs: le village se terminait au niveau de la place, la dernière maison étant le presbytère à la place du débit de tabac.
Jusque 1776, les curés et les notables pouvaient être enterrés dans l’église, ce qui est le cas à Fenain pour: Jean PREVOST censier du Défois décédé en 1696 et Jacques NORMAN grand-censier et mayeur en 1710.
Mais c’était exceptionnel, la plupart des défunts était enterrés dans des fosses communes: il est possible que l’usage donnait à chaque famille un emplacement approximatif.
L’entretien du cimetière revenait alors à la paroisse. Ce cimetière étant situé au milieu des champs, il fallait une enceinte close  et en bon état pour éviter que les bestiaux  ne s’y invitent.
Dans les archives, une première trace de l’entretien de mur date de 1724: on a creusé un trou dans le sol pour trouver l’eau nécessaire au ciment.
Pendant les années révolutionnaires, plusieurs fenainois sont dédommagés pour avoir travaillé aux réparations.
Après la révolution, le cimetière n’est plus paroissial mais communal et c’est toujours vrai aujourd’hui.
Le 12 juin 1804, un premier décret très important réglemente le cimetière:
les fosses sont individuelles(plus de fosses communes), séparées les unes des autres par un espace d’environ 40 cm, les dimensions des fosses sont indiquées
les fosses ne peuvent être ouvertes qu’au bout de 5 ans, ce qui veut dire que l’espace dévolu au cimetière doit correspondre à 5 fois le nombre de décès annuel.
Jusque là les corps étaient superposés, maintenant, ils sont juxtaposés; mais ces tombes ne traversent pas les siècles, il s’agit le plus souvent d’une croix de bois ou de fer.
En 1860, s’ouvre la nouvelle église, orientée dans l’autre sens et le cimetière s’étend sur les côtés sud (contre la ferme Louchard) et ouest vers le sentier de Somain mais de ce côté, le mur a été rapproché de la sacristie pour faire une petite place.
La première concession à perpétuité est autorisée par le conseil municipal de Fenain le 18 mars 1869.
Les concessions nécessitent un terrain important: le cimetière de 16 ares est agrandi ; une nouvelle parcelle de terre est achetée en 1904.
Avec l’arrivée des concessions, les cimetières changent d’aspect: croix de bois ou de fer, monuments de pierre ou de granit, chapelles funéraires, selon les époques, les modèles se ressemblent.
Le village grandit et le cimetière devient trop petit: il est temps d’appliquer l’article 1 de loi de 1804 qui prévoit la translation des cimetières hors de la ville pour des raisons d’hygiène et le terrain acheté au CCAS en 1922 répond aux critère de salubrité. Le plan des futures tombes est établi, notamment avec la place des corps des soldats tués pendant la Première Guerre Mondiale. Un corbillard est acheté et Célestin  Tonnerre est choisi comme entrepreneur des pompes funèbres; il y a plusieurs classes dans les enterrements.
Le maire décide le 7 juin 1925, de fermer l’ancien cimetière, la loi l’y autorise mais il s’attire les foudres des propriétaires des concessions. Il décède quelques jours plus tard et le nouveau maire s’empresse de revoir cette décision, les inhumations continueront jusqu’au 24 novembre 1950 dans les concessions existantes; à partir de cette date les propriétaires auront 5 ans pour procéder au déménagement de leurs monuments.

Un ouvrage sur le cimetière de Fenain existe et est en vente à la maison de notre histoire.