Après la diffusion du diaporama relatif à la sortie de plusieurs de nos membres sur le site minier de Wallers Arenberg, Gérard ancien mineur de cette fosse nous a apporté ses connaissances et son vécu en rappelant que les métiers à risque ont quelques choses en commun : l’héroïsme de leur tâche quotidienne n’a d’égal que la discrétion dans laquelle ils l’accomplissent.
            Ce puits de mine, né au début du XXème siècle a eu le triste privilège d’être le dernier représentant d’une industrie qui fut prospère en son temps.
Les dernières gaillettes sont extraites le 25 mars 1989 alors qu’Arenberg fête ses quatre vingt dix ans d’existence.
Pour localiser le siège, il faut imaginer un promeneur venant d’Hasnon par la « Drêve des boules d’Herin » plus connue aujourd’hui sous le nom de la « Tranchée d’Arenberg », et qui franchit la voie ferrée Douai – Valenciennes et trouve à sa droite un terrain de 400 mètres de large et 1 kilomètre de long où se dressent, majestueux, les trois chevalements avec leurs molettes immobiles à tout jamais.
Pourquoi cet endroit ?
Le projet d’établir un siège à Wallers a mis vingt sept ans pour aboutir.
1873 : une demande pour ouvrir une fosse de 4,25 m ne fut pas mise en exécution.
1883 : la question se posa à nouveau mais la préférence fut donnée à la fosse La Grange et celle de Lambrecht proche de Wallers qui peinait à recruter du personnel.
1890 : la situation a évolué car Lambrecht pouvait fournir des ouvriers qualifiés pour la mise en œuvre du projet.
L’épuisement des veines de la fosse Renard et les difficultés d’exploitation de la mine d’Herin du fait de la présence de grisou amène la compagnie d’Anzin à rechercher un complément d’extraction pour replacer le personnel disponible en les fixant à Wallers.
Les terrains appartenant à la famille d’Arenberg qui voyait par la vente de ceux-ci une fructueuse opération financière.
Le 16 novembre 1893, le préfet du nord accorde le permis pour l’ouverture de deux puits.
1899 : Après les sondages, il est possible de passer aux choses sérieuses. Les deux puits, l’un de 3,65 m de diamètre et l’autre de 5 m sont entrepris.
1901 : La profondeur de 220 m est atteinte après que toutes les difficultés créées par les sables mouvants ainsi que les venues d’eau soient surmontées.
1902 : Alors que la construction des installations de surface est menée, le puits n° 1 atteint 334 m.
1903 : La liaison au fond entre les deux puits est terminée ainsi que le circuit d’aérage. Le chemin de fer de Denain à Haveluy se prolonge jusqu’aux nouvelles installations.
Un nom pour la mine :
La fosse s’appellera Arenberg en remerciement de la vente des terrains par le comte de ce lieu.
La compagnie d’Anzin impose une série de prénoms à chaque veine découverte.
Le gisement est fortement plissé, le charbon est maigre et les veines ont une ouverture inférieure à 1 m.
Qui sont ces mineurs :
1901 : 89 personnes venant d’un recrutement local.
1901 : 86 % des mineurs sont natifs de l’arrondissement de Valenciennes, les denaisiens sont amenés par le chemin de fer Denain – Haveluy – Wallers.
On recrute dans le borinage (Wallonie), 3 % en 1906 et 15 %en 1914 mais aussi 3 % de polonais en 1910, 2 % d’espagnols en 1913 et on y ajoute quelques nord africains et italiens.
Pour loger les cadres et les mineurs, un vaste programme de construction est entrepris : les corons.
On construit sur les terres vendues par la famille d’Arenberg : des cités, une église, un dispensaire, une salle des fêtes, une école ménagère, une place, des commerces, des cabarets, etc…
Le hameau prend vie.
L’église Ste Barbe est ouverte au culte en 1907. En une décennie, Arenberg est devenu une véritable agglomération.
En 1918, au départ des allemands, les installations du jour sont détruites ainsi que l’église, les ponts, les aiguillages, les chevalements, les machines par dynamitage.
En 1921, le site minier est rénové et d’autres étrangers arrivent notamment 2950 polonais en 1925.
1940 à 1945: Tourmente de la guerre.
1945 à 1948 : Nationalisation, bataille du charbon, amères victoires.
1950 : Expansion de la cité minière.
1960 : Le temps des records (1959 ouverture d’un nouveau puits 3 et 4, mise en route du lavoir en 1961).
1966 : Le déclin des houillères est officialisé, De Gaulle donne le feu vert.
1983 : Essai d’une relance avec un tunnelier qui sera abandonné à 600 m sous terre.
1986 : On accroche à – 670 m.
1987 : 1000 mineurs travaillent encore.
1989 : Le 24 mai, la mine est morte.
 
L’Eléphant de la mémoire :
 
Lors de la visite du site minier, nous nous sommes retrouvés dans un bâtiment où un pachyderme nous attendait.
Cet éléphant né en 1989 mesure 14 m de haut et pèse 17 tonnes.
C’est la réplique exacte de l’éléphant (symbole de César) que Napoléon fit réaliser en 1810 par l’architecte Cellerier Jacques sur la place de la Bastille pour commémorer la révolution de 1789.
Pour le bicentenaire de la révolution, on réalise une réplique en résine sur remorque pour être présenté dans les villes du département du Nord au cours de l’année 1989.
Paris et Bruxelles ont également reçu sa visite.
Dans ce lieu maintenant, il est le symbole de la mémoire des mineurs et en particulier des 118 décédés accidentellement dans cette fosse d’Arenberg durant ces cent ans d’exploitation.

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