20110000 Fenain capitale du lin
C'est au hasard d'une lecture qu'Arlette Dupilet oriente ses recherches sur l'histoire du lin dans la commune.
En 1804, Dieudonné cite dans un ouvrage que Fenain, Erre, Somain et Wallers ont le droit exclusif de rouir le lin.
Fenain sera le site le plus réputé. À l'époque, les terres de la Vallée de la Scarpe conviennent à cette culture. La curiosité de l'historienne locale l'incite à faire des recherches sur la culture délicate du lin dans la commune.
Charles Dewalle apporte ses connaissances personnelles.
Le lin est semé de mi-mars à mi-avril et pousse en 110 jours. Sa floraison, de couleur bleue, intervient à la mi-juin et est rapide (de l'ordre d'une journée). La récolte débute un mois plus tard. Une opération qu'on nomme « l'arrachage ». Puis on dispose les bottes en « cahoutes ». Après une période de séchage arrive le battage. On retire la graine à l'aide d'un éboucheloir. C'est ensuite le « rouissage », opération qui consiste à séparer la paille de la fibre pour obtenir la filasse.
Fenain doit sa réputation de la culture du lin pour la qualité exceptionnelle de son eau. La filasse passe alors par la broie à main, puis le teillage pour le résultat final, à savoir le fil de lin extrêmement fin et solide qui sera dirigé vers les manufactures de Valenciennes et Cambrai.
Les intervenants abordent également la récolte qui varie avec la météo. À l'époque, une bonne année pouvait rattraper parfois deux à trois mauvaises récoltes. Arlette Dupilet évoque dans son exposé le marais de Fenain, la Scarpe, l'Abbaye de Marchiennes, les fossés... mais aussi l'arrêt de cette culture qui nécessitait un réel savoir-faire de l'agriculteur.
Plusieurs éléments apparaissent dans l'arrêt progressif de cette culture. Fenain fut occupé par les Autrichiens en 1793 et 1794, et les négociants ont émigré. L'arrivée du coton, la mécanisation et un épisode intéressant la guerre des rouissoirs avec des règlements de compte entre liniers sont autant d'éléments pouvant l'expliquer.
Daniel Dezobry interviendra ensuite pour présenter les outils et les réalisations en lin. Le public apprendra les différences entre le gros et le fin lin..