20141021 conférence sur la grande guerre

Pour la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, Arlette Dupilet, Maire de Fenain et membre de l’association de Fenain et son histoire et Jean Baptiste Gros, Président des Amis du vieux Somain se sont groupés pour nous relater l’histoire de Fenain et de Somain durant l’année 14.

    L’exposé d’Arlette a été construit à partir de lettres, carnets, photos de personnes ayant vécu à cette époque. Ces documents, précieusement conservés par leurs descendants, lui furent gracieusement prêtés.  Après consultation des archives municipales, départementales, militaires et celles du musée de Lewarde, elle a pu compléter ces précieux témoignages. Les Amis du vieux Somain lui ont prêté les exemplaires des 6 premiers mois de l’année 1914 du « Journal de l’Ostrevent » ainsi que les éléments trouvés dans les travaux de M. Pierre THOMAS,  les photos  de  « Fenain en images » de Michel Boulet et enfin dans divers ouvrages relatifs à la Première Guerre Mondiale.
Jean Baptiste, lui, a bâti sa conférence autour des éléments recueillis dans les archives des Amis du vieux Somain mais aussi dans les carnets de Melle Hucquedieu Somainoise à l’époque.
La conférence débute par une présentation de la population somainoise sur le point politique et religieux, au cours de cette année 14. On apprend que ses 9000 âmes se composent à 60%  d’ouvriers, 25% de cultivateurs, 10% de commerçants et artisans et 5% de petite bourgeoisie. J-Baptiste continue par la situation économique : le carrefour ferroviaire, les mines, les autres industries et les fêtes qui se préparent en ce mois de juillet. Puis arrive la proclamation  de la guerre avec le départ des premiers soldats. Somain doit s’y préparer. Très vite, l’arrivée des Uhlans apporte un premier drame puisque quelques « territoriaux » se font tuer à la passerelle de la rue de Bouchain (de nos jours au passage souterrain de la rue Wilson). Puis ce sera l’incendie de la Mairie suivi d’autres exactions de la part des Allemands ! Heureusement l’Abbé Vindevogel interviendra et pourra limiter les dégâts. Somain est occupé et le 17 octobre 300 hommes de 15 à 50 ans  sont rassemblés sur la grande place. Ils partent à pied vers Douai puis rejoignent l’Allemagne dans des wagons à bestiaux. Finalement Jean-Baptiste nous emmène sur les traces d’Edmond Jean Baptiste Gengembre, natif de Somain qui, après des études au lycée de Douai et un service militaire devancé se retrouve  négociant en vin et jeune marié au début 1914.
A Fenain, la population est aussi ouvrière mais beaucoup plus rurale. Le très modeste village qu’était Fenain vers 1700 a vu sa population se multiplier au cours du XVIIIe siècle grâce à la culture du lin. Avec le déclin de cette culture, le nombre d’habitants a stagné durant quelques décennies avant de se développer à nouveau grâce aux mines de houille dans la région notamment  avec l’ouverture de la fosse Agache en 1913 et la construction des premiers corons. Fenain compte à cette époque 3500 habitants.
    Arlette Dupilet nous  retrace le parcours de quelques Fenainois au cours de l’année de la mobilisation jusqu’au début des combats. Il s’agit de messieurs Gernez, Dewalle, Dubrulle,  Risselin, Machut et Dhalluin. Elle débute par le statut particulier des mineurs trop âgés qui bénéficient d’un sursis pour l’incorporation afin de continuer de produire du charbon puis elle nous précise comment s’organise le service de santé au front, elle nous relate la chute prématurée de Maubeuge, le départ des hommes de 18 à 48 ans qui doivent rejoindre Lens et l’ouest du département pour se mettre à la disposition des autorités militaires suite aux instructions de la préfecture repliée à Dunkerque et enfin elle nous décrit l’occupation de Fenain dès le début de la guerre.
    Cette conférence, hautement appréciée par un large public très attentif,  a été présentée le 18 octobre dans le salon d’honneur de la mairie à Somain et le 21 Octobre dans la salle polyvalente à Fenain.